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De la fondation du Rotary Club de Payerne à la Fête de Charte
Rendons hommage à notre Président fondateur Gustave-Henri Bornand qui rappelait l'histoire de sa lente gestation à l'occasion des 20 ans de notre club, en disant :
« Si j'étais à un congrès de gynécologie, je vous dirais que la naissance du Rotary-Club de Payerne a été précédée d'une fausse-couche !
En effet, en hiver 1948/49 déjà, Samuel Cuendet d'Yverdon étant Gouverneur du district d'Helvétie et Henri Péclard Président du club du bout du lac, une tentative fut faite de créer un club à Payerne.
Divers sondages furent entrepris et l'on invita dans la grande salle de l'Hôtel de la Gare un certain nombre de personnalités susceptibles de s'y intéresser. L'atmosphère fut très sérieuse (déjà !), on posa à Sam Cuendet et aux yverdonnois présents toutes sortes de questions, et l'on admit finalement que le Rotary était quelque chose de très bien.
En fin de soirée, on désigna un responsable local chargé de poursuivre les démarches... et ce fut tout. Les missionnaires furent refoulés sur les bords de la Thièle, sans dommages pour eux puisqu'ils n'avaient malgré tout pas affaire à des sauvages !
Les Payernois, quant à eux - on s'était en effet limité à cette seule localité - purent reprendre leurs occupations habituelles et se consacrer à nouveau à leurs marottes, la préférée étant déjà à cette époque, comme chacun sait, la politique.
La lutte fut souvent âpre, toujours passionnée, et les "grillets" et les "cafards" -lisez les radicaux et les libéraux - s'y regardaient de travers trois durant pour s'affronter, au propre et au figuré, la quatrième années des élections ! Or, comment voulez-vous mettre sur pied quelque chose de neuf dans ces conditions, si l'étiquette donnée à tort ou à raison à l'un des principaux responsables exclut d'emblée la moitié de la population !
Une autre raison fut qu'on se rendit assez rapidement compte que le seul territoire de la Cité de Berthe et de Paternus était un peu mince pour assurer à la longue un recrutement suffisant, malgré la qualité bien connue de ses habitants et la diversité des professions qui y sont représentées.
Enfin, il y avait dans d'autres localités de la région des personnalités qu'il était désirable de s'adjoindre, alors que ces villes étaient, elles, trop peu importantes pour voir s'y créer un Rotary Club dans un avenir prévisible. Par altruisme donc, voulant aussi faire bénéficier du Rotary et de ses bienfaits le reste de la population broyarde, on entendit les limites du futur club à toute la vallée.
On poussa même jusqu'à Estavayer-le-Lac.
Bref, par manque de persuasion peut-être, par la faute aussi du responsable local qui n'avait pas convoqué de séance ultérieure, l'essai avorta.
Comme le club d'Yverdon conservait malgré tout l'espoir d'essaimer dans la Broye et n'abandonnait pas cette idée, on décida d'agir différemment.
Pensant qu'il reviendrait peut-être un jour à Payerne, le secrétaire d'alors du club d'Yverdon y fit recevoir deux broyards : Marcel Schaub tout d'abord, neveu de Louis Bourquin président-fondateur d'Yverdon fut reçu le 8 janvier 1951 ; Charles Bosset, lui, y entra le 20 décembre de l'année suivante. Il était convenu d'avance et nous ne saurions passer sous silence le fair-play des Yverdonnois - que les Payernois les quitteraient en bloc si un club pouvait un jour être créé dans la Broye.
Dans la Broye et non plus seulement à Payerne. En effet, c'était là le deuxième enseignement tiré de l'échec de 1948. On ne voulait plus se limiter à la ville, même si ses possibilités de recrutement pouvaient sembler suffisantes, et cela pour diverses raisons très précises.
Depuis toujours, disons en tout cas de mémoire d'hommes, Payerne a été tiraillée entre des tendances politiques diverses.
Payerne était en effet à cette époque souvent en butte à certains antagonismes confessionnels. Or, dans l'optique des fondateurs, un Rotary Club était un terrain d'entente rêvé où les diverses confessions devaient pouvoir se côtoyer sans s'affronter, dans un climat dominé par l'amitié. L'avenir leur donna raison.
Une fois les limites du futur club ainsi définies, il fallut encore se pencher sur le mode de recrutement. Lors de la première tentative, une assemblée réunissant de nombreuses personnalités n'avait rien donné. On décida donc de procéder tout autrement.
Entre-temps, j'avais personnellement regagné les bords de la Broye et reçu du Gouverneur Rüegg, de Zürich, mission de reprendre l'étude de la question. Une première rencontre en petit comité rassembla le 23 février 1954 les trois Payernois d'Yverdon, plus Philippe Bugnon, Rotarien du Club de Lausanne mais habitant Granges-Marnand, et Robert Morandi, depuis longtemps acquis à notre idée. Une première liste de "candidats possibles" fut mise sur pied, comportant une quinzaine de noms. En face de chacun figurait aussi le nom de celui qui devait, personnellement, le contacter.
Le 25 mars 1954, les cinq premiers se retrouvaient avec tous ceux qui avaient dit oui à leur sollicitation.
La gestation, vous le voyez, avait duré un peu plus de six mois, sans pour autant que l'enfant fût prématuré !
Par ma signature, je certifiais alors que les fondateurs avaient toutes les qualités requises pour être admis comme membres d'un Rotary-Club ! Je l'ai fait en toute confiance et n'ai jamais eu à m'en plaindre. Vous non plus, je crois.
Nous étions donc 26 au départ, qui nous retrouvions tous les mardis au Raisin après avoir été durant quelques semaines les hôtes de la Chaumière. Quant aux dames, il avait été décidé de ne pas les convier avant qu'on ait appris à se connaître entre nous et que des liens d'amitié suffisants aient pu se tisser.
Elles ne furent cependant pas oubliées trop longtemps, et le 16 novembre déjà elles nous accompagnaient à une causerie de M. André Vuilleumier et à la visite de l'exposition de Georges Dessoulavy ; le 15 février aussi, elles entendaient avec nous une conférence sur la Swissair par M. Tschan, le chef de propagande pour la Suisse romande de notre compagnie nationale.
Et c'est ainsi que nous nous sommes acheminés tout tranquillement vers la Fête de Charte, au fil des semaines ponctuées par ces rencontres qui nous trouvaient nombreux à entendre l'un de nous présenter un sujet rotarien ou d'actualité : Convention de Paris et Conférence régionale d'Ostende, souvenirs d'un cavalier de concours ou remaniements parcellaires, session du Grand Conseil où Franz siégeait alors, limite de la chirurgie dans un hôpital de district qui n'avait rien de commun avec ce dont André dispose aujourd'hui. Nous recevions des hôtes aussi : les Yverdonnois tout d'abord, venus en force nous remettre nos insignes le 5 octobre, MM. Vuilleumier et Tachan, dont nous avons déjà parlé, le brigadier Schenk avec le budget militaire ou M. Barblan avec les J.M.
Et les 5 et 6 mars 1955, enfin, ce furent les solennités de la remise de la Charte par Gérard Piaget. Nous étions très entourés. A côté du gouverneur, il y avait, sous la conduite d'Amédée Nicole, une forte délégation de notre club parrain d'Yverdon, venue en cars avec de nombreux amis de son club contact de Sedan, des représentants de tous les clubs suisse, bien sûr, et, ce qui nous fit tout particulièrement plaisir, Walter Panzar, le secrétaire du Rotary International pour l'Europe continentale.
Les cadeaux avaient afflué, certains qui sont encore utilisés aujourd'hui, d'autres qui sont gardés - religieusement - au fond d'une armoire ! Nous avions fait les choses simplement, et avions essayé de penser à tout ; mais il y eut malgré tout quelques émotions. J'ai même eu ce matin, en préparant ces quelques propos, un frisson d'horreur rétrospectif : en reprenant une des cartes d'invitation à notre fête, je me suis aperçu que l'insigne du Rotary, sur la première page, était imprimé à l'envers ! Heureusement j'avais sous les yeux une épreuve et non l'impression définitive !
Quand aux émotions de la journée elle-même, nous n'en retiendrons qu'une : ceux qui en furent se souviendront certainement encore de l'insonorisation du Temple où se déroulait la cérémonie officielle ; nous n'avions pas voulu occuper la chaire et, sans le savoir, avions placé les orateurs à l'endroit précis où l'acoustique est la plus déplorable. Et cela sans micros, bien sûr !
A la sortie du Temple, ce fut le verre de l'amitié dans les caves de la Ville, puis un dîner fastueux à Moudon. Et le lendemain, après une visite de l'émetteur national de Sottens, nous prenions congé de nos amis d'Yverdon et de Sedan à l'Hôtel de Ville d'Yvonand.
Et voilà. Il ne m'appartient pas de relater l'histoire de ces vingt ans. Vous l'avez vécue et la vivez encore. Il y eut des jours fastes et des jours sombres, plusieurs des meilleurs d'entre nous nous ont quittés, trop tôt hélas, et leur souvenir nous reste.
Mais nous tous, ceux qui sont encore ici comme ceux qui ne sont plus, nous avons poursuivi la tâche et nous avons fait du Rotary-Club de Payerne cet élément vivant de notre vie broyarde. Nous avons développé de profondes amitiés et, en enrichissant les autres, nous nous sommes enrichis nous-mêmes.
Après avoir ainsi jeté un coup d'oeil en arrière sur la gestation de notre club, celui qui fut pour l'occasion le Représentant Spécial du Rotary International tient à vous remercier, vous tous qui avez permis à l'enfant de se développer, de grandir en sagesse et en grâce (c'est pour vous, Mesdames !) et l'avez amené à sa majorité.
C'est à d'autres qu'il appartiendra maintenant de veiller sur son avenir. Merci !» G.-H. Bornand
Hommage aussi aux 25 membres fondateurs empreints déjà d'une certaine idée de la Grande Broye, pour mémoire :
Ernest Baechler, Payerne - Ernest Beultler, Moudon - Gustave-Henri Bornand, Payerne - Charles Bosset, Payerne - Georges Bouverat, Montet - Maurice Braillard, Moudon - Louis Butty, Estavayer-le-Lac - Emile Desmeules, Granges-Marnand - Jean Elgass, Estavayer-le-Lac - Ernest George, Payerne - Olivier Gilliand, Payerne - André Gisling, Moudon - Pierre Henchoz, Payerne - Ernest Holz, Estavayer-le-Lac - André Keller, Payerne - Robert Morandi, Payerne - Henri Pahud, Henniez - Henri Perrochon, Payerne - Franz Pradervand, Avenches - Jean-Jacques Pradervand, Payerne - Marcel Schaub, Payerne - Charles Schenk, Payerne - Jacques Seynave, Avenches - Auguste Spychiger, Moudon - Max Stauffer, Lucens - Henri Vulliémoz, Payerne
... pionniers à la vision d'avenir manifestant clairement leur volonté - innovatrice pour l'époque - de créer un seul club régional par dessus les frontières cantonales de Vaud et de Fribourg afin de développer :
- des relations d'amitié entre les membres
- l'observation des règles de probité en affaires
- l'idéal de servir dans la vie privée et sociale
...
Décennie 1954 > 1963
1955, service - ouverture - continuité - amitié = solidarité ! : première soirée du club... avec dames déjà. En fait, deux épouses s'y étaient infiltrées, avec barbes et turbans, en se faisant passer pour une délégation indienne.
Décennie 1964 > 1973
Décennie 1974 > 1983
Décennie 1984 > 1993
1991, S.O.S. Roumanie, une bouffée d'échange et de gaieté, avec le Rotary, c'est possible : acheminement de matériel scolaire et médical ou l'aventure intégrale deux semaines durant.
Décennie 1994 > 2003
Camp RYLA 1995, un espoir pour demain, une planète pour ma vie : 30 jeunes gens et jeunes filles à la découverte de la Broye et de ses étoiles. Et oui !
Du 17 juillet au 7 août 2001, opération Bol d'air, pain pour la joie en partageant la vie de autres, pour dire son amitié et son soutien : accueil d'enfants défavorisés de la région de Tchernobyl, opération menée par les RC partenaires Payerne la Broye, Bulle, Châtel-St-Denis, Fribourg-Sarine, Gstaad-Saanenland, Morat et Romont, sans oublier l'Inner Wheel Payerne la Broye.
Du 5 au 13 septembre 2001, Ougadougou, un moment de partage au profit des autres, une mise en commun des forces : opération menée par les Cartons du coeur, les Soroptimistes et le Rotary, tous de la Broye. Livraison de 500 poussines pondeuses, installation et conseils pour une production autogérée et maîtrisée.
2001 - 2002, du bois pour le savoir, et de l'espoir pour Haïti, où toute chose est difficile avant d'être facile : opération «fagots», envoi de 44 m3 de bois LOTHAR pour la réalisation de 1000 pupitres aux Gonaïves, en Haïti.
Octobre 2002, action Mini Ex" : grâce à la générosité de ses membres, notre club a apporté une contribution pour permettre à "Mine-Ex" de financer son programme d'aide aux victimes des mines et obtenir l'interdiction mondiale des mines antipersonnel.
24 avril 2003, Choeur Kalena, voix ukrainiennes : chanter malgré linvraisemblable difficulté de la vie quotidienne, malgré toutes les raisons de désespérer, voilà l'ambition du choeur Kalena. Un grand moment d'énergie vocale à l'état pure ! Les bénéfices de ce concert, organisé par notre club à la salle de la Prillaz à Estavayer-le-Lac, ont été attribués au Sacré-Coeur (projet Qaran) et à la Rosière (création d'une bibliothèque)
Décennie 2004 > 2013
30 mai 2008 "Gagner en efficacité" : journée de formation et de réflexion, pour les cadres et chefs d'entreprises, à la frontière entre neurosciences et management avec le Professeur Patrick M. Georges, Neurochirurgien en actvité, Professeur en management.
Sortie 2013 - Dijon du 17 au 19 mai :
23 mai 2013 "Un Rayon de SOLEIL contre la solitude" : cette action vise à apporter un peu de soleil dans la vie des personnes âgées vivant seules à domicile dans la Broye. Le 23 mai 2013, par une météo capricieuse, 67 personnes âgées ont participé à une sortie, accompagnée de six rotariens. Avec le Val de Travers pour destination, une visite des caves du Prieuré de Môtiers a permis de découvrir les étapes de la fabrication et de déguster le fameux vin mousseux Mauler. C'est ensuite au bord du lac des Taillères dans la vallée de la Brévine que les participants ont savouré un excellent repas. Un loto a permis à une vingtaine d'heureux gagnants de repartir avec un souvenir liquide de la cave visitée le matin. Le retour par la vallée de la Brévine, Le Locle, La Chaux-de-Fons et même le col de la Vue-des-Alpes a permis d'apprécier les très beaux paysages de ces contrées méconnues dont les sommets étaient recouverts de neige toute fraîche. Même si le soleil fut timide ce jour-là, à l'heure d'aller dormir, il est sans doute allé faire un petit somme dans les coeurs des convives.